Elle a pris la barre d’une association qui traversait un vent de changement. Portée par des valeurs partagées, dont la quête d’une médecine humaine, le bien-être des médecins, l’engagement social, une offre de formation de qualité, et surtout, la défense d’une médecine en français, la Docteure Diane Poirier avait nombre de causes à défendre. Bilan d’une présidence.
La force de l’engagement
Ce sont les valeurs de l’association qui ont nourri son désir d’implication, significatif au point qu’elle en accepte la présidence en mai 2017. Pour Diane Poirier, ce qui constitue la singularité de Médecins francophones du Canada, c’est son caractère apolitique. « Cette association plus que centenaire existe pour soutenir les médecins dans ce qu’ils sont humainement tout autant que dans leur pratique, ces deux facettes étant interreliées. » Selon la présidente sortante, plusieurs membres de Médecins francophones du Canada sont vivement interpellés par les causes sociales et environnementales dans lesquelles l’association s’investit par différents projets et qui touchent particulièrement les médecins de la relève.
Durant ses années en tant que présidente, Dre Diane Poirier a ainsi consacré le temps et l’énergie nécessaires à l’avancement de ces avenues constructives. Pourtant, dès le début de son mandat, il fallait une vision certaine pour trouver pied devant nombre de défis. « À mon arrivée, un changement de direction générale était en cours et une restructuration visait l’assainissement des finances de l’association. Ma volonté était de mettre en place les assises nécessaires à un avenir positif pour notre organisation et de lui permettre de rayonner. »
Comme elle le raconte, malgré le mouvement de personnel, la présidente sortante a pu s’appuyer sur une belle équipe et une directrice générale énergique, permettant à l’association de travailler à stabiliser les finances, à développer des projets innovants et à offrir des services adaptés aux membres. « Notre offre se veut souple et flexible, les membres peuvent piger dans les services qui leur conviennent. » Mais ce dont elle semble le plus fière, c’est la capacité d’adaptation de cette organisation unique dédiée aux médecins francophones. « Pour survivre, il faut savoir innover, demeurer ouvert à toutes les possibilités. Être capable de ‘sortir de la boîte’. »
En mode écoute
Pour la Dre Diane Poirier, si Médecins francophones du Canada continuent à contribuer activement à la communauté médicale, c’est grâce à la proximité et à l’écoute dont elle fait preuve. « Nous sommes près de nos médecins, nous nous ajustons à leurs besoins. » Par exemple, les formations, véritable pilier de notre organisation, sont développées pour répondre à la réalité de la pratique médicale : « Après chaque événement, nous étudions scrupuleusement les commentaires et suggestions des participants, afin de proposer de futures formations stimulantes et de grande qualité. » Plus encore, il importe, pour la présidente sortante, d’aller au-delà de ces besoins et de cerner les lieux creux, ceux qui laissent un vide.
Ainsi, s’appuyant sur une expérience de plus de vingt ans en gestion à différents niveaux dans les institutions hospitalières, la Dre Poirier a voulu pallier le manque criant de formation spécifique à la gestion pour les médecins en poste de gouvernance. Parallèlement à la formation médicale qui fait sa réputation, l’association a développé des outils pour les médecins gestionnaires. Ce type de formation, à peine existant pour les professionnels de la santé, a récemment vu le jour grâce à un partenariat avec HEC Montréal. « Nous offrons désormais à nos membres un programme L’Essentiel du MBA pour médecins ainsi qu’un programme de coaching personnalisé, qui répondent aux exigences de formation du Collège des médecins du Québec. En collaboration avec HEC Montréal, nous avons longuement réfléchi au développement d’outils de gestion utiles aux médecins », explique avec enthousiasme la présidente sortante.
La poursuite de l’innovation
En parallèle, durant ce mandat à la présidence de Médecins francophones du Canada, Dre Diane Poirier a participé au développement de partenariats avec des institutions universitaires, diverses associations et le musée des Beaux-arts de Montréal. Supportée par la Dre Hélène Boyer, la prescription muséale a vu le jour. « Les prescriptions muséales, en partenariat avec le Musée des Beaux-Arts de Montréal, ont attiré l’attention partout au Canada et à l’international. C’est une belle illustration de projets innovateurs proposés par notre association. » Ses valeurs supportent le développement de projets en environnement, gestion et formation médicale.
En fait, pour la Dre Diane Poirier, c’est justement cette capacité à innover, qui sous-tend les projets développés par Médecins francophones du Canada, qui ancre sa pérennité. Lorsque la première vague de confinement imposée par la pandémie de Covid-19 a entraîné l’annulation de nombre de ses activités, l’association y a vu l’occasion d’un grand virage virtuel. « Nous avons rapidement révisé nos façons de faire afin que toutes nos formations soient accessibles sur des plateformes virtuelles. Il y a un problème, trouvons une solution! Comme association, nous devons nous ajuster et modifier notre offre. C’est ce que nous avons fait. Et je sens les médecins réceptifs aux formations virtuelles », affirme la Dre Diane Poirier.
À l’évidence, ce médecin en soins critiques qui cumule plus de trente ans de pratique ne craint pas les défis qui la placent en situation d’urgence. « C’est une adrénaline que j’aime! » Cédant sa place à une nouvelle présidente, Dre Diane Poirier a par ailleurs bien l’intention de poursuivre son engagement auprès de Médecins francophones du Canada. « Je laisse une association en santé financière et qui foisonne de beaux projets! »