En route vers la virtualisation!
Des formations ajustées à une ère nouvelle

Claudine Auger, journaliste
6 août 2020

Entrevue avec la directrice générale de Médecins francophones du Canada

Lorsque le confinement de ce printemps historique a forcé l’annulation des formations à venir, la directrice générale de Médecins francophones du Canada, Nicole Parent, y a vu une occasion à saisir : « On virtualise tout! » Voici comment votre Association prépare l’avenir.

Un processus déjà en marche avant la pandémie

Nicole Parent raconte l’adaptation rapide face au bouleversement des activités de l’Association qu’elle dirige; elle a œuvré sans relâche afin de structurer le tournant de la virtualisation. « Je n’ai jamais été inquiète, je voyais le potentiel. » Déjà, la formation de mai, la Mise à jour en omnipratique, devait être offerte en présentiel à Laval et simultanément en virtuel. « Si nous avons tout annulé, c’est parce qu’on ne voulait pas mobiliser des médecins pour une journée entière de formation, alors qu’ils étaient en grande demande vu les besoins engendrés par la pandémie », précise la directrice générale. Pourtant, tout était prêt pour la diffusion de cette formation très fréquentée.

Il y avait un moment que la directrice générale de Médecins francophones du Canada réfléchissait à bonifier l’offre de formation qui fait déjà la réputation de l’Association. Ses membres, répartis à travers le Canada, sont parfois éloignés des grandes villes francophones et ne peuvent donc pas assister régulièrement à des formations en français. La virtualisation est donc un moyen de soutenir la francophonie médicale, valeur fondamentale de l’Association. Le contexte de la pandémie a accéléré le processus : plus qu’un simple ajout à l’offre de formation, le virtuel allait remplacer entièrement – pour un temps du moins – les formations dans leur formule traditionnelle. « Il fallait convaincre le comité scientifique du Congrès annuel, ainsi que le conseil d’administration, que l’opération était hautement pertinente. Sans savoir si les participants seraient au rendez-vous » explique Nicole Parent.

Une réalisation audacieuse

D’un enthousiasme déterminé, la dirigeante de Médecins francophones du Canada a fait scrupuleusement ses devoirs, prête à convaincre ses patrons et coéquipiers que l’aventure de la virtualisation du Congrès annuel en valait le risque. « Avec toutes les démarches faites auprès de firmes de production pour adapter le programme de formation au format virtuel, les hypothèses de financement et de participation, j’ai établi plusieurs scénarios et anticipé les risques.  Mais une chose a toujours été certaine : il est possible de rendre ce grand événement viable, c’est un virage essentiel et sans équivoque. » Malgré les défis, le comité scientifique et le conseil d’administration se sont rangés derrière elle.

Car des défis, pour un tel projet, il y en a, on s’en doute. « Nous avons deux fondements non négociables sur lesquels nous avons bâti le Congrès : la qualité scientifique et la rigueur éthique. Le format virtuel devait s’adapter. Et bien sûr, devant un événement de grande envergure, c’est toujours le financement le premier pari » concède aisément Nicole Parent. Autre préoccupation, il fallait convaincre les conférenciers de venir en studio pour présenter leur conférence… devant une salle vide. « Nous aurons des conférenciers d’excellence, comme toujours! Et nous leur sommes très reconnaissants pour cette ouverture. Ils ont tous dit oui! »

L’idée maîtresse, pour la directrice générale, c’est de rendre l’expérience des participants tout aussi stimulante qu’en présentiel. « Nous avons retenu les services de Productions Manuel Hurtubise, spécialistes dans la production d’événements corporatifs d’envergure, afin d’avoir une formation en ligne de grande qualité sonore et visuelle. » Le Congrès sera animé par un médecin et les modérateurs, tous membres du comité scientifique, se chargeront d’orchestrer les périodes de questions en direct qui suivront chacune des 28 conférences.

Un virage gagnant pour les membres

Pour Nicole Parent, il y a d’énormes avantages au format virtuel du plus gros événement organisé par l’Association, le Congrès annuel de médecine. « Le plus important, c’est de s’adapter à la nouvelle réalité et de rejoindre les médecins francophones à travers le Canada, dans leur milieu et selon leur disponibilité. C’est pourquoi les deux jours de formation seront aussi disponibles pendant six mois, pour ceux qui auront participé au Congrès mais aussi pour ceux qui désirent s’inscrire plus tard, n’ayant pu y assister aux dates prévues. » En offrant cette flexibilité par la diffusion du Congrès en différé, la directrice générale de Médecins francophones du Canada compte rejoindre un public plus large à travers toute la francophonie canadienne, alors que le virtuel abat les frontières physiques.

« Nous aurons une solide équipe en soutien technique qui facilitera l’accès à cette technologie. Puisque le programme prévoit des conférences en simultané, chacune des conférences sera supervisée par un technicien. Nous avons aussi prévu un espace virtuel des exposants. Des kiosques virtuels permettront aussi les échanges en direct avec nos partenaires », poursuit Nicole Parent.

Évidemment, sur cette lancée, la transformation numérique vise maintenant plusieurs de nos formations pour les prochains mois. Sont notamment disponibles la Mise à jour en omnipratique (13 novembre 2020), le Colloque francophone de médecine de Moncton (4 décembre 2020) et les cohortes de la formation Essentiel du MBA pour médecins.

Autre nouveauté annoncée fièrement par la directrice générale, l’ouverture de l’adhésion à Médecins francophones du Canada à tous les professionnels de la santé non-médecins et membres d’un ordre professionnel. « Cette volonté d’inclure l’équipe multidisciplinaire reflète la vision et la pertinence du travail en équipe, collaborant sur la base même des connaissances, pour des meilleurs soins à toute la communauté. »

La virtualisation des formations de Médecins francophones du Canada
Ces activités de développement professionnel sont reconnues par Médecins francophones du Canada, organisme agréé par le Collège des médecins du Québec. Les « crédits » (heures de développement professionnel reconnu, section 1 ou Mainpro+) octroyés par les organismes agréés par le CMQ sont, à cet égard, équivalents.
À l’échelle nationale, les heures d’activités de développement professionnel reconnues par Médecins francophones du Canada sont admissibles pour des crédits Mainpro+ du Collège des médecins de famille du Canada (CMFC).
Le nouveau site internet permet à chaque participant de consulter son tableau de bord incluant l’adhésion, la liste de toutes les formations suivies chez Médecins francophones du Canada, l’accès à la carte de membre,  les attestations de participation aux formations et reçus de paiement.
Les rencontres des différentes instances de gouvernance – conseil d’administration, conseil général, comité scientifique – facilitent la participation à distance des membres qui désirent s’impliquer dans la vie associative.
Le comité des étudiants et résidents en médecine à travers le Canada met en réseau les étudiants de toute la francophonie.