De quoi s’agit-il?
La stéatose hépatique non alcoolique (acronymes NASH ou NAFLD en anglais), aussi connue sous le nom de foie gras, se caractérise par une accumulation excessive de gras au foie. Elle affecte environ 25% de la population mondiale, 65% des personnes obèses et 85% des personnes obèses morbides. Souvent, elle ne cause pas de symptômes. Elle est diagnostiquée par des prises de sang indiquant des enzymes du foie anormales (AST, ALT et GGT) et par une échographie du foie qui permet de voir que la taille du foie est augmentée. Si le foie gras n’est pas traité, il peut avoir des conséquences graves sur la santé et mener à une cirrhose ou un cancer du foie.
Quelles sont les causes du foie gras?
En l’absence de causes secondaires telles qu’une consommation excessive d’alcool, des causes héréditaires ou l’usage de certains médicaments, la stéatose hépatique peut être causée par une consommation excessive de gras, de sucres ou de calories, menant à une accumulation de lipides au foie. La cause la plus commune de la stéatose hépatique non alcoolique est l’obésité. Elle est aussi associée à la résistance à l’insuline, au diabète de type 2, à l’hyperlipidémie (taux élevé de cholestérol ou triglycérides), à l’hypertension artérielle, à l’obésité abdominale et au syndrome métabolique.
Comment traiter le foie gras?
Présentement, une perte de poids graduelle et durable à long terme est la principale recommandation pour traiter la stéatose hépatique non alcoolique. Une perte de poids de 5 à 10% du poids corporel total est recommandée. Ainsi, des modifications aux habitudes alimentaires et d’activité physique pour entraîner un déficit calorique et une perte de poids constituent un traitement très efficace1,2. Pour traiter le foie gras, la composition en macronutriments (glucides, lipides, protéines) de l’alimentation semble être moins importante que la quantité de poids perdu1,2. De façon générale, il est recommandé de limiter les aliments ultra-transformés et de choisir plus souvent des aliments entiers minimalement transformés1,2. Il est aussi encouragé de s’abstenir de consommer de l’alcool afin de réduire le risque de comorbidité et d’améliorer la biochimie et l’histologie du foie1. Selon les études scientifiques disponibles à ce jour, plusieurs types de régimes peuvent être efficaces pour traiter le foie gras, incluant une restriction calorique, un régime faible en gras ou un régime faible en glucides.
Alimentation méditerranéenne et foie gras
Une alimentation de type méditéranéenne est associée à une réduction du risque de maladies cardiovasculaires et de diabète, de même qu’à la perte de poids1,2. Des études suggèrent aussi que cette alimentation s’accompagne d’effets bénéfiques sur la sensibilité à l’insuline et la stéatose hépatique, et ce même en l’absence de perte de poids1. Enfin, l’alimentation méditerranéenne s’avère généralement moins restrictive, plus facile à suivre et plus durable à long terme comparativement à d’autres régimes.
Diètes cétogène ou faible en glucides et foie gras3,4,5
À ce jour, très peu d’études se sont intéressées aux effets de la diète cétogène pour traiter la stéatose hépatique non alcoolique. Ainsi, il n’existe pas suffisamment de données probantes pour la recommander aux gens atteints de foie gras. Une récente méta-analyse suggère que des diètes faibles en glucides (moins que 40% des calories totales) et modérées en glucides (40 à 50% des calories totales) combinées à la pratique régulière d’activité physique peuvent être bénéfiques pour améliorer les facteurs de risque du syndrome métabolique, entraîner une perte de poids, améliorer la fonction hépatique et traiter le foie gras4. De façon générale, une restriction modérée en glucides peut être obtenue en limitant les sources de sucres de faible qualité nutritionnelle tels que les boissons sucrées, les sucreries, les sucres ajoutés et les céréales raffinées (pain blanc, le riz blanc, pâtes alimentaires blanches, etc.).
Suppléments de vitamine E et foie gras
Un supplément de vitamine E (800 UI d’a-tocophérol par jour) est recommandé pour les adultes non diabétiques atteints de NASH histologiquement confirmée dans le but d’améliorer les enzymes hépatiques et l’histologie1. L’efficacité de la supplémentation en vitamine E en tant qu’antioxydant pour améliorer les anomalies biochimiques et/ou histologiques de la NASH a été étudiée dans plusieurs études cliniques. Il existe cependant une grande hétérogénéité entre les études en ce qui concerne leur qualité, les critères d’admission, le dosage de la vitamine E, les formulations de vitamine E utilisées, l’utilisation supplémentaire d’autres antioxydants ou d’autres médicaments et les données histologiques pour évaluer les résultats. Malgré ces limitations, il a été conclu que l’utilisation de vitamine E est associée à une amélioration des enzymes hépatiques (diminution de l’ALT, de l’AST), de la stéatose et de l’inflammation, de même qu’à la résolution de la stéatohépatite1.
Conclusion
Le menu maigrir méditerranéen de SOSCuisine, basé sur la diète méditerranéenne, a été conçu expressément pour favoriser la perte de poids et peut être un bon choix pour traiter le foie gras. Ce menu est personnalisable selon les allergies, intolérances et préférences de chacun, et est donc une façon simple et efficace de suivre une alimentation adaptée, variée et équilibrée comportant peu ou pas d’aliments transformés.
Il peut aussi être utile d’obtenir de l’aide d’une diététiste-nutritionniste et d’un kinésiologue pour faciliter l’adoption de changements d’habitudes de vie qui seront durables à long terme.
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Références:
- Bischoff et al (2020) ESPEN practical guideline: Clinical nutrition in liver disease. Clinical Nutrition; 39:3533-62.
- Cusi et al (2022) Clinical Practice Guideline for the Diagnosis and Management of Nonalcoholic Fatty Liver Disease in Primary Care and Endocrinology Clinical Settings. American Association of Clinical Endocrinology; Co-Sponsored by the American Association for the Study of Liver Diseases (AASLD). Endocrine Practice; 28:528-62.
- Schugar et Crawford (2012) Low-carbohydrate ketogenic diets, glucose homeostasis, and nonalcoholic fatty liver disease. Curr Opin Clin Nutr Metab Care; 15(4): 374–380.
- Haghighatdoost et coll. (2016) The effects of low carbohydrate diets on liver function tests in nonalcoholic fatty liver disease: A systematic review and meta-analysis of clinical trials. Journal of research in medical sciences 21(1):53.
- York, Puthalapattu et Wu (2009) Nonalcoholic Fatty Liver Disease and Low-Carbohydrate Diets. Annu. Rev. Nutr; 29:365–79.
- Fondation canadienne du foie (2024) Fatty Liver Disease. https://www.liver.ca/patients-caregivers/liver-diseases/fatty-liver-disease/