Dre Ingrid Boulay

Ingrid Boulay est une jeune omnipraticienne qui a amorcé sa carrière il y a quelques mois à la Cité de la Santé de Laval. « Je suis encore en pleine période d’adaptation », raconte-t-elle, « et être lancée seule avec ces lourdes responsabilités, ces décisions parfois difficiles à prendre, ça me garde en état de constante alerte ! » Quoiqu’elle évoque ce début de pratique avec humour, Dre Boulay se confie sur l’ampleur de la tâche et son ardeur au travail. « En plus de la médecine elle-même, diagnostics, cas jamais vus, traitements et effets secondaires, il y a la logistique administrative, les questions légales ou éthiques, en plus des réunions d’équipe… C’est comme une micro entreprise, et on nous en parle très peu durant les études. Nous n’avons eu qu’un seul cours sur la facturation, par exemple ! » En ce sens, elle évoque la suggestion du mentorat, qui lui permettrait de demander conseil à une personne dédiée lorsqu’elle en ressent le besoin. Par ailleurs, elle apprécie grandement le Congrès annuel de médecine, justement pour en apprendre toujours davantage : « Le Congrès m’a été référé par une amie, et c’est ce qui m’a incitée à devenir membre. Voilà une ressource accessible et de grande qualité, essentielle pour moi ! Et si environ le tiers de ma pratique est en anglais, avec des patients de toutes les origines, c’est plus facile de retenir l’information en français ! » Étudiante curieuse qui se plaît à apprendre, Ingrid Boulay a fait appel à un orienteur une année durant afin de trouver la voie qui lui convenait. « Oui, pendant un an ! Parce que j’aimais tout, des sciences au français, en passant par le sport de haut niveau. La médecine, qui ouvre sur de multiples disciplines, m’offrait un horizon large qui peut satisfaire ma soif de connaître et mon plaisir d’apprendre. » C’est probablement cette grande curiosité qui aura poussé la jeune femme, alors qu’elle était encore étudiante en médecine, à plonger dans une aventure de stage au Sénégal. « C’était une occasion de nous sensibiliser, de découvrir les conditions de la médecine ailleurs, de nous ouvrir sur le monde. Ce séjour de deux mois a été un apprentissage de vie complet », relate Dre Boulay. De retour au Québec, la jeune femme originaire de Chicoutimi termine son cursus à l’Université Laval avant de réaliser sa résidence à la Clinique médicale d’Alma, où elle trouve un milieu qui correspond à un style de pratique qui lui convient. Pourtant, c’est dans le grand milieu de la Cité de la Santé de Laval qu’elle décide de s’exiler. « Tous mes amis étaient en ville », avoue la jeune médecin de famille. Mais c’est aussi une façon de combler son avide curiosité. « C’est très important pour moi de ratisser large », explique-t-elle. Et si des connaissances lui manquent, elle n’hésite pas à creuser davantage. Ainsi, elle a suivi une formation sentinelle auprès de l’Association québécoise de prévention du suicide, en plus d’effectuer un stage interculturel auprès de clientèles vulnérables : « Cette expérience dans une ressource d’hébergement transitoire réservée à une clientèle en santé mentale et judiciarisée m’a exposée à un univers que je ne connaissais pas du tout. Je ne voulais pas arriver dans ma pratique avec des préjugés, je désirais développer des outils pour me sentir apte à comprendre et aider ces patients. »