Quoi manger et quoi éviter en cas de goutte ?

Kathryn Adel, M.Sc, Dt.P, CSSD et Jef L’Ecuyer, Dt.P
13 janvier 2020

La goutte est parfois appelée la maladie des rois, puisqu’elle est associée à une alimentation riche en matières grasses, protéines animales et alcool. Les recommandations alimentaires et les diètes pour la goutte que l’on retrouve sur le web peuvent paraître drastiques. De plus, les preuves scientifiques ne sont pas toujours là pour appuyer ces recommandations. Alors qu’en est-il ? Est-ce qu’il y a des choses à faire du point de vue de l’alimentation et des habitudes de vie pour prévenir ou réduire les symptômes de la goutte ? Absolument ! Les voici :

Le développement de la goutte est multifactoriel. En effet, la génétique, le surplus de poids, la prise de certains médicaments (par exemple les diurétiques), une fonction rénale diminuée et les mauvaises habitudes de vie sont tous des facteurs qui peuvent favoriser le développement de cette maladie. La goutte est souvent associée à d’autres maladies connexes (comorbidités) comme le diabète, l’obésité, les dyslipidémies, l’hypertriglycéridémie et l’hypertension artérielle. La prise en charge nutritionnelle de la goutte doit donc aussi inclure la gestion de ces autres maladies.

Quoi manger en période de crise

Si vous avez fait un peu de recherches sur internet, vous êtes sûrement tombés sur des listes d’aliments riches en purines qu’on dit d’éliminer de l’alimentation pour toujours… En réalité, ce n’est pas tout à fait le cas. Bien qu’il soit vrai qu’il faut limiter les aliments riches en purines (liste ci-dessous) pendant les périodes actives (crise de goutte), cela n’est pas nécessaire entre les crises.

Les principaux aliments très riches en purines sont :

  • Anchois
  • Cervelle
  • Cœur
  • Crevettes
  • Extraits de viande et sauces faites à partir de viande
  • Foie
  • Gibier
  • Hareng
  • Maquereau
  • Pétoncles
  • Ris de veau
  • Rognons
  • Sardines

Outre limiter sa consommation de purines, il faut aussi s’assurer de bien s’hydrater, d’éviter l’alcool le plus possible (maximum une consommation par jour pour les femmes et deux consommations par jour pour les hommes) et d’éviter les aliments et repas riches en gras (restauration rapide, friture, produits laitiers riches en gras, etc.).

Quoi manger le reste du temps (hors crise)

Étant donné que les habitudes de vie constituent un facteur important dans le développement de la goutte, il est avantageux de viser à les améliorer dès le premier épisode de crise. Les bonnes habitudes à prendre sont :

  • Limiter sa consommation d’alcool, et particulièrement la bière, car la levure alimentaire utilisée dans sa fabrication a une teneur élevée en purines.
  • Atteindre ou maintenir un poids santé
  • Diminuer sa consommation de sucres ajoutés, particulièrement le fructose, sous forme de jus, boissons sucrées, sucreries, etc.
  • Choisir des produits laitiers faibles en gras plutôt que des produits laitiers entiers, si consommés

SOSCuisine offre une large gamme de menus spécialisés pour diverses conditions médicales et non médicales, et le service est recommandé par plusieurs organismes prestigieux du secteur de la santé. Pour voir ou essayer nos menus, cliquez ici afin de vous inscrire gratuitement au service PREMIUM de SOSCuisine offert avec votre adhésion à Médecins francophones du Canada.

Médecins francophones du Canada et SOSCuisine.com ont développé un outil pour vous permettre d’aider efficacement vos patients à mieux s’alimenter. Pour en savoir plus sur le formulaire de prescription alimentairecliquez ici.


SOURCES
Beyl Jr, RN, Hughes, L et Morgan, S. (novembre 2016). Update on Importance of Diet in Gout. The American Journal of Medecine, 129, 11, pp.1153-1158. DOI: 101,016/j.amjmed.2016.06.040
MacFalane, LA, Kim, SC. (novembre 2015). Gout: a review of non-modifiable and modifiable risk factors. Rheum Dis Clin North Am, 40 (4), pp.581-604. DOI: 101,016/j.rdc.2014.07.002
Nickolai, B, Kiss, C. (2016). Nutritional therapy for gout. Therapeutische Umschau, 73, pp. 153–158. DOI: 101,024/0040-5930/a000772
Nielsen, Sabrina M et al. (2017). Weight loss for overweight and obese individuals with gout: a systematic review of longitudinal studies. Annals of the rheumatic diseases vol. 76.11 (2017): 1870–1882. DOI: 101,136/annrheumdis-2017-211472
Nuki, G, Doherty, M et Richette, P. (avril 2017). Current management of gout: practical messages from 2016 EULAR guidelines. Polish Archives of Internal Medicine, 127 (4), pp. 267–277. DOI: 1,020,452/pamw.4001
Ordre professionnel des diététistes du Québec. (2007). Goutte — Classification de divers aliments selon leur contenu en purines. Manuel de nutrition clinique en ligne.
Robinson, P. (décembre 2018). Gout — An update of aetiology, genetics, co-morbidities and management. Maturitas, vol 118, pp.67-73. DOI: 101,016/j.maturitas.2018.10.012
Terkeltaub, R. (2017). What makes gouty inflammation so variable? BMC Medicine, 15 (1). DOI : 10.1186/s12616-017-0922-5
Université de Sherbrooke. (2018). L’alimentation et la goutte. Préparé par Cora Loomis, Dt.P.