Dr Gérald Dion

Originaire du Lac-Saint-Jean et « pur bleuet », diplômé en médecine de l’Université Laval en 1978, le Dr Gérald Dion est devenu membre de Médecins francophones du Canada alors qu’il était encore étudiant, attiré à l’époque par les divers bénéfices offerts par l’association. Depuis, ce sont principalement les formations qui ont nourri sa fidélité envers l’organisme : « Médecins francophones du Canada propose des conférences originales, qu’on ne retrouve nulle part ailleurs! Ce sont aussi des formations concrètes et pratiques, adaptées à notre réalité, et qui ouvrent sur un horizon très large. Quand on assiste à un de ces congrès, on y retourne, c’est certain », affirme avec enthousiasme le médecin de famille, qui ajoute se sentir également interpellé par la promotion du français en médecine, l’action sociale et l’engagement de Médecins francophones du Canada. Aventurier attiré par les vastes horizons, alors qu’il avoue préférer la chaleur à ce frisquet 12°C de la baie James en ce jeudi de juillet, Dr Dion a pourtant construit sa pratique dans les grandes étendues du Nord québécois, entre Kuujjuaq, la baie d’Ungava, la baie d’Hudson et la baie James, lui-même semblant encore un peu surpris d’avoir été entraîné par les dédales du destin en ces terres éloignées. Un peu moins étonné, pourtant, de s’y être rapidement enraciné : « Moi-même natif d’une région éloignée, j’étais à l’aise dans un contexte où il faut faire beaucoup avec peu de moyens, où il faut parfois improviser. Souvent, on m’a dit : ‘On dirait que tu viens d’ici.’ En fait, établir une relation de confiance avec les Inuits nous apprend beaucoup sur nous-mêmes », souligne doucement Dr Dion. Il cite le médecin et écrivain Jean Désy qui dit qu’au Nord, on retrouve de véritables soignants, dans un lieu où le temps et l’espace n’ont pas les mêmes repères. « Ici, c’est essentiel, par exemple, de prendre le temps de saluer les aînés, de leur démontrer respect. Alors qu’en ville, on suggère aux étudiants en médecine de préserver une certaine distance avec leurs patients, ma pratique me donne pleinement accès à l’humain dans une médecine holistique, une médecine de dispensaire qui dépasse les cadres conventionnels », poursuit cet humaniste nomade, qui se qualifie lui-même d’un brin marginal. « Ma vie n’est pas compliquée, nous sommes tous ensemble, proches dans un travail d’équipe étroit qui favorise la confiance », explique le Dr Dion. Il parle aussi de respect, une valeur essentielle qu’il chérit : « Je me vois comme un conseiller, plus que comme un médecin. Je suis dans le laisser être de mes patients, c’est très important auprès des autochtones qui sont si souvent jugés. Je les accompagne, et je respecte leurs décisions, leur cheminement, dans la compassion. Il faut à mon avis savoir recevoir le patient avant de le soigner. » Le Dr Gérald Dion est également médecin accompagnateur pour l’IISF (Infirmières et infirmiers sans frontières) lors de missions humanitaires en Afrique et en Amérique du Sud. « C’est un plaisir d’accompagner notre belle jeunesse québécoise pour dispenser des soins et des services à des populations défavorisées et souvent oubliées. Ça me donne confiance pour la suite de notre monde ! »